LE JARDIN 
DES SILHOUETTES

LA PERCEPTION TACTILE EN ARCHITECTURE DE PAYSAGE
Si de l'avis de Jean Paul Sartre, "l'espace a pris le pas sur le temps dans la conscience humaine à cause de l'oculairecentrisme", ne faudrait-il pas que l'architecture du paysage s'enrichisse à nouveau de la perception tactile afin de récupérer, paraphrasant Marcel Proust, "le temps perdu ?".  

LA PERCEPTION TACTILE DANS L'ENFANCE : UNE ÉTAPE POUR L'ACTION
Dès le début, la conception paysagère d'El Jardín a été proposée comme un projet petit mais ambitieux où la végétation allait au-delà du simple remplissage vert d'un espace extérieur. Pour y parvenir, la solution ne peut passer que par l'architecture paysagère. Ainsi, il est possible de proposer une proposition complète où la végétation isole les enfants de l'extérieur, créant un lieu magique dans les murs sinueux et colorés de leur école.  

LA PORTE D'ENTREE
Il y a un certain moment dans la définition de l'œuvre architecturale où la peau de l'espace extérieur et la peau de l'espace intérieur se rejoignent : l'entrée principale. C'est là que les aspects haptiques de la vision atteignent leur apogée. Le rythme ralentit et les pieds s'arrêtent un instant, touchant la peau de l'homme et la peau du bâtiment. C'est le moment le plus intime de la rencontre entre l'homme et l'architecture, où le paysage retrouve son origine.

LE RYTHME COMME UNE EXPÉRIENCE TACTILE
La découpe de la peau produit le rythme. Sur tout le périmètre de la peau du Jardin, la multiplicité des « silhouettes » se produit.  

LE PLANCHER PLIÉ
Plier le sol pour définir la hauteur de l'enfant, sa petite échelle, nous permet de percevoir l'espace « avec le souvenir en bas » : « l'espace nous tient dans ses mains ». Un sol protecteur en EPDM, contre les éventuelles chutes d'enfants, peut également l'être si, au lieu d'être horizontal, il est ensuite disposé verticalement. On peut même faire prendre du volume à ladite surface verticale en adoptant la matérialité d'un banc continu ou d'une jardinière.